Ce que nous considérons comme la réalité est un consensus d’opinions auxquelles nous souscrivons et sur lesquelles nous sommes en général d’accord. Notre perception de ce qui se passe est complètement dominée par notre appareil sensoriel, et par la suite faussée par nos opinions.
C’est peut-être difficile à accepter, mais ce que nous pensons se passer à l’extérieur de notre corps – et même à l’intérieur de celui-ci – est une construction complexe de nature entièrement subjective. Nous gravitons autour de la famille, des amis et des collègues, partageant nos opinions et absorbant les leurs, complétant ainsi le réseau d’illusions qui compose notre vie quotidienne.
Notre corps d’opinion qui a façonné notre expérience de la réalité au cours des dernières centaines d’années est le matérialisme scientifique, qui est directement concerné par la perception et la mesure du monde objectif. Des instruments de plus en plus sensibles ont été développés pour mesurer des effets de plus en plus subtils. Lorsqu’une nouvelle force est perçue et mesurée, elle semble avoir des répercussions philosophiques, qui lentement tamisent la société, jusqu’à ce que le tissu de la conscience collective se reconstitue subtilement.
Peut-être est-ce dû au vocabulaire généré par l’invention. Lorsque les lois du mouvement de Newton ont été exposées, le vocabulaire de pousser, tirer. L’effet de levier, l’attraction, l’action et la réaction sont devenus pour nous un moyen de représenter la réalité, et ces lois et ces mots ont engendré une vision mécaniste de la compréhension de la nature.
Alors que l’héritage de Newton était un vocabulaire de gravité, celui d’Einstein était un vocabulaire de lumière et de relativité qui a profondément remodelé la conscience collective. Relativement sonné le glas du matérialisme scientifique car il rendait l’expérience de l’objet dépendante de la perception du sujet. Sujet et objet forment un continuum. Et tout comme le sujet et l’objet sont interdépendants, le corps et l’esprit, la matière et l’énergie le sont aussi – la conscience étant libre de s’attarder à n’importe quel point de ce spectre de dualité. Alors qu’auparavant l’essentiel de l’investigation scientifique devait être aussi détaché que possible de l’objet, la théorie de la relativité a montré que c’était un moyen inefficace et inexact d’étudier les forces non matérielles subtiles.
Où l’astrologie entre en jeu…
C’est là qu’intervient l’astrologie comme outil de perception de la réalité. S’agissant davantage de l’esprit et des sens du sujet, ou de l’individu, il y a une acceptation intrinsèque que l’objet – l’expérience de cet individu – est mutuellement lié et interdépendant. Plutôt que la vie nous arrive simplement, nous évoquons constamment des événements dans une danse complexe entre notre caractère et notre destin, ou entre notre conscience et l’objet de notre conscience.
Une consultation astrologique que j’ai donnée une fois peut servir à illustrer ce phénomène. C’était pour une femme d’âge moyen qui avait une compréhension très ténue de la réalité, avec de puissantes illusions d’être suivie par des hommes. J’ai fait de mon mieux pour la persuader qu’elle imaginait probablement la plupart des incidents, sur la base du fait astrologique qu’elle avait le signe astrologique Poissons se levant sur l’ascendant (où le soleil se lève à l’Est) et la planète Neptune sur le descendant (où il se couche à l’Ouest). En astrologie, Neptune est le « souverain » planétaire des Poissons et a été négativement identifié avec des schémas de comportement illusoires et délirants. Simplement, on pourrait s’attendre à ce que cette configuration particulière évoque chez la femme une tendance à la confusion dans ses relations avec les autres si d’autres éléments du thème natal confirmaient cette possibilité.
Ce fut une consultation peu convaincante minée par mon incapacité à gérer son état mental. Quelques minutes après avoir quitté mon bureau, j’ai décidé d’aller faire du shopping mais en ouvrant la porte, j’ai trouvé la dame dans l’escalier en train d’étudier un horaire de bus et de marmonner pour elle-même. Ne voulant pas avoir l’air de la suivre, je souris faiblement et me retirai dans mon bureau, attendant qu’elle ait poursuivi son chemin.
Intensément conscient que je pourrais confirmer ses fantasmes si je croisais son chemin, je suis entré en ville en empruntant un itinéraire détourné. Vingt minutes plus tard, j’arrivais sur la place de la ville et alors que je le faisais, le bus s’est arrêté à côté de moi et mon client est sorti. Elle m’a jeté un regard surpris et a commencé à marcher rapidement dans l’autre direction.
L’expérience avait donné raison à ma cliente et lui avait prouvé que sa version de la réalité était la bonne. La chose extraordinaire était que mon propre comportement avait été modifié, et les événements avaient conspiré pour provoquer ce que j’avais voulu éviter. Ce scénario se déroule dans toutes nos vies alors que notre caractère personnel imprime son empreinte sur une réalité qui s’adapte constamment à qui nous sommes et à ce que nous faisons.
Le corollaire de cela est une bonne nouvelle en termes de libre arbitre. En adaptant notre comportement, nous pouvons modifier la réalité et notre expérience de celle-ci. Et tout dans notre monde y changera, y compris les personnes avec lesquelles nous sommes en relation.
C’est là que réside le pouvoir de l’astrologie, qui peut être libéré par un travail judicieux avec les énergies reflétées dans l’horoscope. Et c’est là que réside la possibilité de transformation.